La constitution du 22 janvier 2001 a opéré une révolution constitutionnelle, qui du reste est à saluer même si l'initiateur veut aujourd’hui revenir sur sa décision. Ladite norme suprême limitait le mandat du président à 05ans et comportait une autre clause limitative du renouvellement dudit mandat.
Cette disposition se trouve dans l'article 27 de la nouvelle constitution «La durée du mandat du président de la république est de 05 ans, le mandat est renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être révisée que par loi référendaire». Du coup l'article 22 de l'ancienne constitution qui fixait la durée du mandat du président à 07ans ne trouve plus sa raison d'être puisqu'elle sera abrogée. Dés lors la question qui mériterait moult réflexions est de savoir si le président peut briguer un troisième mandat. La réponse à cette question, aussi complexe qu'elle puisse paraitre, est en réalité très simple. En effet au regard de la disposition de l'article 104 de la nouvelle constitution le président WADE n'a aucun moyen juridique de Participer aux prochaines élections sans violer la constitution, la norme suprême, celle ci même gage de démocratie dans un Etat de droit.
De l'esprit et de la lettre de la constitution de 2001 le constituant avait, entre autres soucis, celui de régler la question de la durée du mandat du président et le nombre de mandat qu'il pouvait faire. En effet la principale innovation de la dernière constitution est de limiter le mandat du président à 05 ans et la limitation du nombre de mandat qui n'était plus illimité et ne pouvait être renouvelé qu'une seule fois. Cependant un problème se posait faut-il appliquer cette disposition au président en exercice élu sous l'empire de l'ancienne constitution de 1967 pour un mandat de 07ans.
L'application de la règle instituée par l'article 27 de la constitution de 2001 se heurte à une difficulté sérieuse liée au respect ou non du mandat du président en exercice issu de l'élection du 19 mars 2000 dont la durée est de 07 ans.
Le respect de l'orthodoxie et des principes constitutionnels voudrait que cette disposition s'applique immédiatement tenant certainement compte du contexte historique de l'alternance mais aussi et surtout du fait que le président de la république tire sa légitimité de la volonté du peuple qui seul est souverain à poser cette opposition cette exception au principe de l'application immédiate de la loi constitutionnelle. C’est la seule limite accordée dés lors au lieu de se voir appliquer en 2001 le mandat de 5 ans prévu par la nouvelle constitution ,le président est autoriser exceptionnellement à continuer son mandat de 07 ans. C’est la raison pour laquelle les élections avaient eu lieu en 2007.
Poursuivant l'article 104 en son alinéa 2 qui dispose «Toutes autres dispositions de la constitution lui sont applicables»
C’est-à-dire comprenant celle limitant le nombre de mandat à 2. Concrètement et en réponse à la question qui a été posée.
Wade ayant été élu pour un premier mandat en 2000 et celui -ci ayant été renouvelé en 2007 a fait 02 mandats et a épuisé du coup ses cartouches, comme il l'avait dit lui même au lendemain de sa réélection à la magistrature Suprême. Dans ce cas donc il ne peut briguer un troisième mandat.
Telle est la marque de l'histoire politique constitutionnelle du Sénégal caractérisée par une violation sans cesse de la charte fondamentale sous la houlette d'une majorité présidentielle par le seul souci d'intérêts partisans et l'assujettissement du juge constitutionnel.
Mamadou ka mbaye
Juriste